L’adolescent, vulnérable et sensible, traverse une période de remaniement tant sur le plan physique que psychique, avec parfois une dysharmonie entre les deux. Le jeune pubère voit changer son corps et vit des sensations et une activité pulsionnelle nouvelles pendant que ses mécanismes psychiques sont encore pris dans les structures infantiles. La réorganisation psychique qui s’ensuit bouscule ses repères. Pris entre le désir, souhaité autant que craint, d’aller vers le devenir adulte autonome et la nostalgie de son enfance qu’il voit s’éloigner et perdue à jamais, le jeune veut tout et son contraire.

 

De nombreuses interrogations sur l’identité et la sexualité surgissent, parallèlement à une remise en question des identifications et des idéalisations antérieures. D’où, parfois, conflit ouvert, rupture des relations ou du cursus scolaire, violences scolaires, renfermement et isolation, addictions aux substances et aux jeux, fugues, troubles de l’alimentation, scarifications, ou encore dépression. Le plus souvent la demande de consultation ne vient pas de l’adolescent lui-même mais de son entourage (parents, famille, école..) alerté par son comportement.

 

Dans ce contexte le psychologue peut être assimilé par le jeune à tous ces autres adultes inquiets à son sujet et dont il se sent incompris, ce qui parfois rend difficile son adhésion à la démarche. Plutôt qu’une contrainte cette démarche devrait former l’occasion pour l’adolescent d’expérimenter la responsabilité nouvelle de sa propre parole. La juste place à trouver par les parents à l’égard de cet espace thérapeutique aura d’emblée une importance déterminante.

 

Les modalités du premier entretien varient en fonction du groupe d’âge : les pré-adolescents de  12-13 ans seront reçus avec leurs parents, à partir de 13-14 ans, il est souhaitable d’entendre d’abord l’adolescent seul puis ses parents. Pour les plus de 16 ans le premier entretien doit se tenir avec l’adolescent seul. Un rythme trimestriel d’échange avec les parents est habituellement proposé.